23 novembre 2021
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Jordi Brahamcha-Marin, « Victor Hugo entre réception patrimoniale et réception politique (1902-1944) », Culture et Musées, ID : 10.4000/culturemusees.6592
Le statut de Victor Hugo comme auteur du patrimoine entre 1902 et la fin de la Seconde Guerre mondiale semble aussi évident qu’instable. Honoré par l’école, statufié dans maints lieux publics, désigné comme « notre grand poète » ou « notre grand Victor Hugo », il jouit apparemment d’une gloire consensuelle. Mais il appartient à un passé trop récent pour que ces hommages ne soient pas contestés : la gauche en général, et le Parti communiste en particulier, tentent de l’arracher au consensus républicain pour en faire une réception plus activement politique ; tandis que l’Action française, à l’extrême droite, dénonce ces célébrations comme une forme insidieuse de militantisme républicain. La figure de Hugo est donc écartelée entre une réception patrimoniale et une réception politique. Cette opposition s’estompe pendant la Résistance, puisque dans un contexte où l’existence même de la patrie est menacée, la célébration du patrimoine est en elle-même une arme politique.