Identification et caractérisation de la trame verte et bleue du PNR des Ardennes : comparaison des approches par habitat et par perméabilité des milieux

Résumé Fr En

L’identification et la caractérisation des réseaux écologiques apparaissent comme un enjeu important pour les gestionnaires du territoire dans le cadre de la constitution des trames vertes et bleues. Celles-ci constituent un outil majeur pour pallier les processus de fragmentation paysagère, qui nuisent à la circulation et au cycle de vie des espèces, tant animales que végétales. Pour autant, il n’existe pas de méthode unique de détermination des réseaux écologiques ; ceux-ci étant identifiés à l’aide de plusieurs méthodes qui sont rarement confrontées entre elles. L’objet de cet article est de comparer deux approches d’identification et de caractérisation d’un réseau écologique couramment employées à travers l’étude du Parc Naturel Régional des Ardennes. La première approche, dite « habitat », peut être qualifiée de structurelle. Elle s’appuie sur l’analyse de données d'occupation du sol par interprétation visuelle et repose sur une évaluation et une notation de tous les éléments paysagers en fonction de leurs qualités écologiques. La seconde, dite de perméabilité des milieux, est fonctionnelle puisqu’elle simule les déplacements potentiels d’espèces indicatrices à partir des réservoirs de biodiversité. Nous montrons que les deux approches peuvent s’avérer complémentaires pour identifier le réseau écologique d’un territoire et pallier aux différents biais qu’elles peuvent présenter individuellement. Le fait de mobiliser deux approches offre la possibilité d’avoir des outils adaptés en fonction des objectifs de gestion (recherche de corridors pour une espèce donnée, diagnostic précis d’une zone), mais également de proposer des documents compréhensibles pour les acteurs.

The identification and characterization of ecological networks appear to be an important issue for the territory managers, as part of the constitution of green and blue infrastructures. These are a major tool to mitigate landscape fragmentation processes, which affect the circulation and life cycle of both animal and plant species. However, there is no one, single method to determine ecological networks as these are identified using several methods that are rarely compare with each other. The purpose of this article is to compare two approaches of identification and characterization of an ecological network, commonly used in the study of the Regional Natural Park of the Ardennes. The first approach, called "habitat", can be described as structural. It relies on the analysis of land-use data through visual interpretation, based on an evaluation and notation of all the landscape features depending on their ecological qualities. The second, known as environmental permeability or species dispersion, is functional since it simulates the potential displacements of indicator species from the biodiversity reservoirs. The aim is to show that the two approaches can be complementary when it comes to identification of the ecological network of a territory, and to compensate for the different biases that they can present individually. The adoption of these two approaches offers the possibility of having tools adjusted to the management goals (search for corridors for a given species, precise diagnosis of an area), but also proposes documents that are comprehensible to the stakeholders.