1 janvier 2015
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Nadia Minerva, « Femmes grammairiennes ? Les Lettres de Mademoiselle*** à Monsieur*** Professeur de Rhetorique […] sur la Langue Françoise (1756) », Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde, ID : 10.4000/dhfles.3132
Les Lettres anonymes qui sont l’objet du présent article offrent une nouvelle perspective sur la relation entre les femmes et la grammaire. Si, au XVIIIe siècle, l’opinion commune est que dans le domaine de la grammaire les femmes montrent toute leur faiblesse d’esprit et leur infériorité, ces lettres, décidément polémiques contre les stéréotypes des fautes de grammaire féminines, sont la preuve que, si la femme reçoit une éducation adéquate en linguistique, elle peut rivaliser avec l’homme, même dans le domaine ardu de la réflexion grammaticale : en effet, la demoiselle examine et réforme de nombreux aspects phonétiques, orthographiques et morphosyntaxiques du français. Le XVIIIe siècle nous a laissé de nombreuses grammaires pour les dames. Les Lettres ne sont pas une grammaire pour les dames, mais une grammaire des dames, à savoir un projet de réforme de la langue française fondé sur des principes « féminins ».