La perception du numérique en pédagogie universitaire aujourd’hui, entre transformations et permanences : résultats d’une enquête à l’Université de Strasbourg

Résumé Fr En

À partir d’une étude menée auprès des enseignants et enseignants-chercheurs de l’Université de Strasbourg en France, nous analysons le ressenti des 418 répondants à une enquête portant sur leur expérience d’enseignement durant les deux périodes d’enseignement en ligne contraint de 2020 et 2021, liées à la pandémie. Nos résultats montrent, sans surprise, un ressenti négatif de la part des personnes interrogées : 79 % des répondants considèrent que l’expérience d’enseignement vécue depuis mars 2020 a été difficile ou très difficile et 51 % en tirent un bilan négatif. La comparaison des réponses entre les personnes ayant exprimé un ressenti négatif et celles s’estimant plutôt satisfaites de l’expérience pointe des écarts significatifs portant sur la maîtrise des outils et la résolution de problèmes techniques ou matériels, sur l’enseignement et la production de ressources pédagogiques, sur la qualité des interactions avec l’étudiant, ainsi que sur l’adaptation des pratiques pédagogiques à l’enseignement à distance, dans un contexte de contraintes temporelles. Nous constatons cependant que ce n’est pas tant la compétence ou la pratique numérique qui singularisent les acteurs que leur perception de la relation à l’étudiant et des pratiques et des compétences pédagogiques.

Based on a survey of faculty teachers at the University of Strasbourg in France, we analyze the perceptions of 418 respondents to a survey about their teaching experience during the two periods of online teaching in 2020 and 2021. Our results show, not surprisingly, a negative feeling. 79% of respondents consider the teaching experience since March 2020 to have been difficult or very difficult, and 51% give negative feedback. A comparison of the responses between those who expressed a negative impression and those who considered themselves rather satisfied with the experience points to the following main differences: the difficulty in mastering the tools and solving the technical problems to teach and produce teaching materials, the pedagogical relationship with the student, and the ability to adapt one’s teaching practices to the distance, particularly related to the lack of time. We note, however, that it is not so much digital competence or practice that marks the differences than perception of the relationship with the student and of pedagogical practices and skills.