30 août 2022
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1958-9247
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Patrick Goujon et al., « Les « saintes liaisons » de Mme du Houx (1616-1677) : la direction spirituelle, un réseau de pratiques sociales », Les Dossiers du Grihl, ID : 10.4000/dossiersgrihl.6242
Si la direction spirituelle passe par le moment de la conversation entre un directeur et un(e) dirigé(e), elle ne peut toutefois être réduite à ce dialogue. La direction spirituelle est à considérer davantage comme une pratique socialisée et socialisante. Elle occupe une place dans la société moderne, à travers les consultations, conversations et la circulation des manuscrits ou imprimés, qui recueillent et diffusent les correspondances comme les traités de vie spirituelle. La direction crée des liens sociaux entre les couvents et par-dessus les clôtures qu’elle franchit pour faire apparaître une continuité de relations dans le catholicisme moderne là où la vie religieuse se désignait comme rupture. La direction tient un discours sur la société, de manière critique et utopique. Dès lors, le discours spirituel, comme lieu de représentation de « l’intérieur », se constitue dans et par ces échanges socialisés, et peut dire alors l’autonomisation de la volonté. La direction spirituelle apparaît davantage dans ses ressorts sociaux et sa puissance critique.