30 août 2022
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Alain Viala, « Who’s there : voir Watteau avec Pierre Michon », Les Dossiers du Grihl, ID : 10.4000/dossiersgrihl.7064
Le cas de Watteau offre l’occasion d’envisager ce qui advient quand un peintre reste strictement silencieux : aucun écrit, ni publié ni privé, pas même des titres sur ses tableaux.Du coup, la critique s’est trouvée contrainte d’élaborer des interprétations, plus ou moins mythiques, et c’est cet espace du mythe que la poésie s’est approprié pour donner des visions de Watteau (Baudelaire, Verlaine). C’est un espace par excellence spectral. L’image du spectre hante le récit Je veux me divertir que Pierre Michon consacre à Watteau : sa fiction invente une part disparue de l’œuvre wattesque, celle où justement il se divertissait. C’est un cas extrême de vision du passé : vision d’un moment qui, autour de la figure de Pierrot, rend définitivement invisible, autrement que comme un spectre, tout une œuvre héritée de ce passé.