16 novembre 2023
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Charline Granger, « Du choc aux convulsions : la contagion de l’horreur dans Gabrielle de Vergy de Belloy », Double Jeu, ID : 10.4000/doublejeu.3153
Loin d’être considérée au XVIIIe siècle uniquement comme un vecteur de passions nocives, la contagion des émotions entre scène et salle et au sein même du public s’affranchit progressivement du champ de la morale. Elle tend de plus en plus à être analysée comme un effet esthétique et social ambivalent, conséquence d’une nouvelle médecine des nerfs. À partir de l’étude de la tragédie Gabrielle de Vergy, écrite par Belloy en 1777, et de sa réception, nous nous proposons, dans cet article, de montrer en quoi le renouvellement du regard médical porté sur les causes et les mécanismes de la contagion émotionnelle, au cours du XVIIIe siècle, a donné essor à ce que l’on pourrait appeler de nouvelles fictions esthétiques et sociales de contagion au théâtre. Celles-ci ont vocation à tenter de réguler le comportement collectif des spectateurs, mais aussi à penser sur un mode nouveau l’imitation tragique et l’illusion théâtrale.