Diversité légitime et illégitime – la Suisse et ses minorités

Fiche du document

Date

6 mai 2019

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0247-9788

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2109-9421

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Sabine Choquet, « Diversité légitime et illégitime – la Suisse et ses minorités », Droit et Cultures, ID : 10.4000/droitcultures.5354


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

La Suisse a fait de sa diversité linguistique un des piliers de son unité nationale. Bien plus que d’être « unie dans la diversité », elle est unie par la valorisation de ses différences. D’un point de vue philosophique, considérer la diversité autochtone comme une richesse à préserver peut sembler un parti pris en faveur d’une certaine conception de la « vie bonne ». Par le principe de territorialité, la Confédération fait implicitement le choix de privilégier la préservation des groupes et leur dessein collectif sur la liberté individuelle de choisir sa langue. Ce choix se comprend en référence à la forme politique prise par la nation helvétique qui est une « consociation » (Walzer 1998). À la différence de l’État-nation, la consociation se donne pour but de préserver les langues et les cultures des groupes constitutifs de la nation, même les plus minoritaires. Le modèle de la consociation est-il pour autant un modèle plus tolérant que l’État-nation qui privilégie la culture de la majorité ? Pas nécessairement, puisque dans le cas de la Suisse les mécanismes politiques servant à préserver les minorités nationales ont pour conséquence de promouvoir l’assimilation culturelle des immigrants. Ainsi, ce qui apparaissait initialement comme une politique de valorisation de la diversité se révèle fondé sur une démarcation nette entre les différences légitimes, qu’il convient de préserver, et celles qu’il est opportun de faire disparaître.

Switzerland has made linguistic diversity one of the pillars of its national unity. More than being «united in diversity», the country is united by the promotion of its differences. From a philosophical point of view, considering native diversity as a source of wealth to be preserved may seem biased in favour of a certain concept of the «good life». By the principle of territoriality, the Confederation implicitly chooses to favour the preservation of groups and their collective intention over the individual liberty to choose one’s language. This choice is understood in reference to the political form taken by the Swiss nation, a «consociation» (Walzer, 1998). Differing from the nation state, the aim of a consociation is to preserve languages and cultures of a nation’s native groups, even the smallest minorities. However, is the consociation model a more tolerant model than the nation state, which privileges the majority culture? Not necessarily, because the political mechanisms aimed at preserving national minorities result in the promotion of cultural assimilation among immigrant populations. Thus, what initially appeared as a policy to promote diversity turns out to be based on a clear demarcation between legitimate differences, that should be preserved, and those that should be made to disappear.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en