17 juin 2019
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Pierre Vitoux, « Ghosts in John Banville’s The Sea », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.7225
Quand le narrateur de The Sea retourne cinquante ans plus tard aux lieux en bord de mer où ses années d’enfance ont connu une fin tragique, il note que pour lui le sentiment de ‘l’Inquiétante étrangeté’, contrairement à sa définition officielle, naît moins de la présence autour de lui des fantômes du passé que de l’aura enveloppant le monde nouveau découvert pendant les années d’innocence. Mais le lecteur découvre les indices qui lui permettent de résoudre au fil du texte cet apparent paradoxe. Ils le renvoient à l’analyse par Freud de la lutte sans terme de l’ego pour maintenir la cohérence de la personnalité dans le jeu de forces contraires, et aussi à ses premières remarques sur ce qu’il appellera l’instinct de mort. Le roman relie cet instinct au thème de la mer comme origine de la vie humaine tel qu’il apparaît dans l’ode ‘Intimations of Immortality’ de Wordsworth, mais dans une relation intertextuelle d’opposition, situant le mythe de la naissance hors des flots dans un climat de désenchantement caractéristique du mode de l’Ironie qui est celui du roman post-Romantique.