4 janvier 2006
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Raphaël Godefroy, « Les taxes sur les cigarettes sont-elles régressives ? », Économie publique/Public economics, ID : 10.4000/economiepublique.309
Depuis 1991, le prix réel des cigarettes a presque doublé en France. Le niveau élevé des taxes sur le tabac peut donc donner à cet impôt un effet redistributif non négligeable. À partir des enquêtes Budget de Famille de l’INSEE entre 1979 et 2000, nous estimons que les dépenses en cigarettes par adulte sont décroissantes selon les déciles de revenu. Cette décroissance s’est même accentuée après 1989. Ainsi, la consommation moyenne du premier décile de revenu a stagné autour de 8 cigarettes par jour tandis qu’elle est passée de 5,4 à 3,4 pour le dixième décile, faisant des taxes un impôt très régressif. Selon les modèles de consommation en biens de dépendance que nous citons, cette régressivité provient de la corrélation négative entre la préférence pour le présent et le revenu. L’examen, à partir des mêmes sources, de la consommation des autres biens de dépendance que sont l’alcool et les jeux de hasard, confirme la régressivité des taxes pesant sur ces produits mais celle-ci s’atténue au cours de la période considérée.