Devenir (in)vulnérable. L’espace d’exception chez Bruce Bégout et Hugues Jallon

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21 septembre 2020

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ELFe XX-XXI

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Julien Jeusette, « Devenir (in)vulnérable. L’espace d’exception chez Bruce Bégout et Hugues Jallon », ELFe XX-XXI, ID : 10.4000/elfe.2172


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Les enclaves territoriales où règne l’état d’exception, c’est-à-dire la suspension des lois censées protéger les individus, ne cessent de proliférer, ce qui amène Giorgio Agamben à déclarer que le camp est le « nomos » de la modernité. Ce type d’organisation spatiale qui transforme les corps dotés de droits en corps vulnérables est envisagé de manière saisissante par deux fictions contemporaines : Le ParK de Bruce Bégout et Le début de quelque chose de Hugues Jallon. Nous analysons la façon dont ces deux textes soulignent le paradoxe du désir d’enclavement des individus : si l’espace fermé garantit une sécurité maximale qui rend apparemment invulnérable, l’utopie (le camp de vacances, dans un cas, le parc à thème, dans l’autre) se transforme inévitablement en son contraire, à savoir le camp de concentration. Nous lisons ce renversement progressif (de l’utopie à la dystopie) comme une allégorie du fantasme sécuritaire contemporain, qui tend à transformer tous les citoyens en homini sacri. Nous analysons la manière dont sont figurés le pouvoir, l’autorité et le contrôle dans ces deux textes, ainsi que l’imbrication du loisir et de la violence. Ces deux récits nous permettent ainsi de saisir la manière dont la vulnérabilité est aujourd’hui instituée.

The territorial enclaves where the state of emergency reigns, that is to say the suspension of laws supposed to protect individuals, proliferate today–to the point that Giorgio Agamben declares that the camp is the “nomos” of modernity. This type of spatial organization which transforms bodies endowed with rights into vulnerable bodies is envisaged in a striking way by two contemporary fictions : Le ParK by Bruce Bégout and Le début de quelque chose by Hugues Jallon. We analyze the way in which these two texts underline the paradox of the desire of enclosure : if the enclosed space guarantees maximum security which makes us seem invulnerable, utopia (the holiday camp, in one case, the theme park, in the other) inevitably turns into its opposite, namely the concentration camp. We read this gradual reversal (from utopia to dystopia) as an allegory of the contemporary security fantasy, which tends to transform all citizens into “homini sacri”. We analyze the way power, authority and control are depicted in these two texts, as well as the interweaving of leisure and violence. These two stories allow us to grasp the way in which vulnerability is instituted.

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