11 décembre 2016
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Reinhart Koselleck, « Raccourcissement du temps et accélération », Écrire l’histoire, ID : 10.4000/elh.1052
L’élargissement du concept de sécularisation, consécutif à la Révolution française, donne accès au rapport que ce phénomène entretient avec l’accélération de l’histoire, dès lors que le temps est désormais ressenti comme production humaine. L’attente d’une fin des temps se rapprochant de plus en plus vite s’efface devant le progrès, lequel atteste que l’accélération se vérifie maintenant par elle-même. Si le xixe siècle reste teinté d’une vision religieuse, la propagation du progrès dans la vie courante satisfait les besoins tout en en suscitant de nouveaux, principe d’un emballement dont une des conséquences est que la perspective finale d’une autodestruction de l’humanité s’est substituée à celle du passage vers l’au-delà. L’autre conséquence – l’incapacité croissante à opérer des projections sur l’avenir et donc à peser sur lui – n’est pas pour rassurer.