11 décembre 2016
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Fouad Boussouf et al., « De Transe au Moulin du diable : Fouad Boussouf et la Compagnie Massala. Entretien avec Fouad Boussouf », Écrire l’histoire, ID : 10.4000/elh.1090
Dans ses derniers spectacles, le chorégraphe Fouad Boussouf explore deux versants de l’accélération. Dans un premier texte, Inès Cazalas évoque Transe, créé en 2013 à la suite des « printemps arabes » et repris en avril 2016 à Ramallah, qui mêle la poésie de Mahmoud Darwich à un rituel organique collectif. Récusant la terminologie conservatrice de la « contagion » révolutionnaire, la transe est apparue comme un vocabulaire apte à transposer les violences historiques, les processus politiques et les bouleversements sociaux en cours : son accélération est un transport spirituel et corporel qui ouvre de nouveaux espaces-temps libérateurs, à la fois tangibles et inconnus, tout en étant traversée de discontinuités et de conflictualités. Dans un second, Catherine Coquio évoque Le Moulin du diable, créé en 2015 en reprenant l’expression que Bourdieu avait entendue chez les paysans kabyles, qui désignaient ainsi l’horloge imposant le temps des colons français. Ce dernier spectacle traite par un humour grinçant ce qu’Hartmut Rosa appelle la « famine temporelle » : le rituel déréglé d’un capitalisme dérégulé déforme les corps et contraint à la disjonction individuelle et au délire grimaçant. Enfin, dans l’entretien mené avec elles deux, Fouad Boussouf revient sur les différents langages chorégraphiques qu’il mêle dans ses créations, sur ses rapports contradictoires avec l’accélération, et sur la manière dont un phénomène social ultracontemporain fait retrouver un fondamental de la danse.