Nicole Loraux (1943‑2003) et l’usage actuel de l’anachronisme contrôlé

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Tout en reconnaissant la place fondatrice du présent, Nicole Loraux n’a jamais renoncé aux règles du métier grâce à l’adjectif « contrôlé » accolé à son anachronisme. Cerné, contrôlé, l’historicisme l’était autant que l’anachronisme, mais c’est bien cette lucidité qui fait la force de son travail. Pour elle, la matière du passé ne s’efface pas devant celle du présent, mais la raison éthico-sociale de l’historien est de participer à la construction du présent. Dans cette table ronde qui rend hommage et interroge l’anachronisme contrôlé de Nicole Loraux, nous reconnaissons dans les questions qui sont les nôtres, une dette à son égard.

While recognizing the founding place of the present, Nicole Loraux never gave up on the rules of the historians, thanks to the adjective “controlled” which she always matched with her notion of anachronism. Limited, under control, historicism was such as much as anachronism, but it is indeed this clarity of mind that gives all its strength to her work. For her, the matter of the past does not disappear in front of that of the present, on the contrary, the ethical, social purpose of the historian is to take part in the construction of the present. In this roundtable discussion paying tribute to, and questioning Nicole Loraux’s controlled anachronism, we come to recognize in these questions of ours how indebted we are towards her.