Écriture de plateau : des mots et du monstrueux sur la scène contemporaine

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Philippe Quesne, metteur en scène et scénographe, crée en 2008 La Mélancolie des dragons. L’œuvre semble éloignée tout à la fois du spectaculaire de l’abjection et des pratiques de la mise en scène soumises à un texte préétabli. Le dispositif, minimaliste, élaboré à partir des répétitions, désamorce les effets de sens, éprouve les limites de l’illusion et des artifices scéniques, et fragmente la vision pour circonscrire un espace théâtral où règnent la banalité et le dérisoire. Or ce travail du détour convoque ironiquement les signes du monstrueux parce qu’il s’élabore à la croisée d’une pensée plastique et d’un geste scriptural animés par un même principe de dépression.

Philippe Quesne, stage director and set designer, created La Mélancolie des dragons in 2008. The production seemed far removed from both the abject spectacular and staging practice governed by a pre-established text. The minimalist format, elaborated during the rehearsals, defused effects of meaning, tested the limits of illusion and scenic devices and offered a fragmented view so as to delimit a dramatic space in which banality and derision triumph. Yet this deliberate detour ironically gives rise to the signs of monstrousness because it originates at the crossroads between an artistic thought and a scriptural gesture both motivated by a mutual principle of depression.