Des villes en révolte contre la « tyrannie de la majorité » ou comment empêcher l’émergence d’un pouvoir rural ?

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9 avril 2014

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Robert R. Bianchi, « Des villes en révolte contre la « tyrannie de la majorité » ou comment empêcher l’émergence d’un pouvoir rural ? », Égypte/Monde arabe, ID : 10.4000/ema.3280


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Au cours des 29 mois qui séparèrent la chute du régime dictatorial de Moubarak et le coup d'état militaire contre le gouvernement démocratiquement élu de Mohammed Morsi, près de trente millions d'Égyptiens ont voté à quatre reprises : au référendum constitutionnel de mars 2011, aux élections législatives de novembre 2011 à janvier 2012, aux élections présidentielles de mai à juin 2012 et, enfin, pour le référendum constitutionnel de décembre 2012. En dépit d’alliances fluctuantes lors de ces batailles électorales, la tendance de ces suffrages révèle une domination du Parti de la Liberté et de la Justice (Frères musulmans), ancrée dans les capitales provinciales et les villages du delta du Nil, ainsi qu’en Haute-Égypte. Dans le même temps, les vestiges du régime de Moubarak se sont alliés avec les élites locales (‘ayan) en relation avec le Parti Wafd et des groupes chrétiens rattachés au « Bloc Égyptien », afin de mobiliser une coalition d'opposition basée dans les quartiers les plus prospères du Caire et une poignée de gouvernorats voisins dans le sud du delta. Bien que l'opposition soit parvenue à mobiliser l'armée pour éliminer le gouvernement élu de Morsi et réprimer ses disciples, nous observerions probablement des tendances de vote similaires si de nouvelles élections venaient à être organisées et ce même si les acteurs en présence adoptent des noms et des slogans différents.

During the 29 months between the overthrow of the Mubarak dictatorship and the military coup against the democratically elected government of Muhammad Mursi, about thirty million Egyptians voted in four major national polls – the constitutional referendum of March 2011, the parliamentary elections of November 2011-January 2012, the presidential elections of May-June 2012, and the constitutional referendum of December 2012. Despite the shifting alliances and counter-alliances that characterized these electoral battles, voting patterns reveal a consistent nationwide dominance of the Freedom and Justice Party that was rooted in the provincial capitals and villages of the Nile Delta with particularly enduring strength in Upper Egypt. Eventually, holdovers from the Mubarak regime allied with local elites (‘ayan) connected to the Wafd Party and with Christian groups tied to the Egyptian Block in mobilizing an opposition coalition that was centered in the more prosperous districts of Cairo and a handful of neighboring governorates in the southern Delta. Although the opposition managed to enlist the military in removing the elected government and repressing its followers, we can expect to see similar voting patterns if free elections are held again even if the competing parties adopt different names and slogans.

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