« La morgue, la forêt et le presbytère ». Articulations entre expérience migratoire et violence des frontières dans le Nord du Maroc

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18 décembre 2022

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Anissa Maâ, « « La morgue, la forêt et le presbytère ». Articulations entre expérience migratoire et violence des frontières dans le Nord du Maroc », Les Cahiers d’EMAM, ID : 10.4000/emam.4192


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À travers l’observation ethnographique de trois espaces singuliers dans le nord du Maroc – une morgue, une « forêt » et un presbytère – l’article explore les articulations entre expérience migratoire et violence des frontières à partir de la perspective des migrants eux-mêmes. Il démontre que les migrants font l’expérience d’au moins trois formes de violence en frontière, émergeant à la fois du contrôle étatique, des réseaux de la circulation irrégulière, et de l’assistance humanitaire. Cependant, plutôt que de s’articuler dans un rapport cumulatif, ces différentes formes de violence convergent et se renforcent respectivement au sein d’un continuum qui irrigue la trajectoire migrante. Les migrants pour leur part, ne sont pas de simples objets de ce continuum. Non seulement ils définissent des pratiques pour contrer ses effets – quitte à générer ce faisant de la violence à l’égard de leurs pairs – mais de plus, ils réinterprètent l’expérience de la violence dans un registre moral qui valorise le risque en migration, sans pour autant naturaliser leur exposition à la mort en frontière. Ils sont donc des acteurs à part entière de la « fabrique » de la frontière et des violences qui la composent, et ce, qu’ils s’opposent à, ou se réapproprient ses effets.

Drawing on the ethnographic observation of three singular spaces in northern Morocco – a morgue, a “forest” and a presbytery – the paper explores the interconnections between migration experience and border violence from the perspective of migrants themselves. It demonstrates that migrants face at least three forms of border violence, emerging all at once from state control, networks of irregular migration, and humanitarianism. However, rather than being articulated in a cumulative relationship, these different forms of violence converge and reinforce each other within a continuum which permeates the migration trajectory. Migrants, for their part, are not mere objects of this continuum. Not only do they define practices to counter its effects – even if it means generating violence against their peers – but they also reinterpret the experience of violence in moral narratives that value risks in migration, while not naturalizing their exposure to death at the border. Migrants are thus actors in their own right of the “manufacture” of both the border and its composing violence, whether they oppose, or appropriate its effects.

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