4 janvier 2023
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Sirine Al Hachimi et al., « Distorsions économiques et spatiales dans le Nord du Maroc. Quels mondes en présence et quelle intégration possible ? Le cas de Fahs Anjra », Les Cahiers d’EMAM, ID : 10.4000/emam.4788
La région Tanger-Tétouan-Al Hoceima se caractérise par une dynamique industrielle accélérée ces dernières années et par une rare effervescence économique et urbaine. Les espoirs fondés sur cette dynamique sont nombreux et les chiffres de la production et des exportations, publiés régulièrement, en ce qui concerne l’automobile en particulier, sonnent comme autant de promesses de lendemains qui chantent. Mais pour qui ? Nous caractérisons dans un premier temps les différences socioéconomiques entre les provinces de la région, en soulignant comment le pôle tangérois, dans un rayon ne dépassant pas 30 km autour de la ville, draine l’essentiel du dynamisme actuel. Dans un second temps, la focale est plus rapprochée, plus qualitative et s’intéresse aux dualismes intra-territoriaux suscités par les choix économiques et urbains en cours, avec le cas de Fahs Anjra. Cette province, créée pour accueillir et gérer un projet industriel homogène, qui abrite notamment l’usine Renault, Tanger Automotive City, et le Port Tanger-Med, est à la fois la plus riche et la plus pauvre de la région, selon qu’on se place du point de vue des bilans économiques standard ou de celui des habitants des communes et des douars qui la composent. Ici c’est un mode de vie agropastoral qui est menacé par l’installation des complexes industrialo-portuaires, sans qu’une alternative convaincante ne se dessine. Nous nous penchons enfin sur un autre cas au sein de la province de Fahs Anjra : la « ville nouvelle » de Chrafate, programmée de longue date, où il était prévu en particulier de loger les personnels des usines des alentours. Mais alors qu’on a exproprié les habitants des douars qui composaient son territoire, cette « ville nouvelle » n’est toujours pas sortie de terre.