1 octobre 2010
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Ammon Kartin et al., « The 'Demographic Rogue' and Borders in the Land of Israel », Espace populations sociétés, ID : 10.4000/eps.3485
Le modèle de Derrida explique comment « l'autre » est caractérisé en tant que menace à l'existence du « soi ». L'article propose une extension de ce modèle à la démographie, celle-ci jouant un rôle important dans les conflits internationaux quand elle est mobilisée comme une menace. Dès les années 1930, le facteur démographique a joué un rôle majeur dans les conflits de délimitation entre les mouvements nationaux juif et arabe dans la Palestine sous mandat britannique et a alimenté les craintes, haines et hostilités entre ces deux mouvements. L'instrumentalisation de la démographie au service des objectifs politiques s'est renforcée avec la création de l'État d'Israël et le sentiment de menace s'est encore accru lorsque Israël a franchi les lignes d'armistice et a occupé les territoires palestiniens en juin 1967. La forte croissance de la population palestinienne, sa rébellion contre l'occupant israélien et l'implantation de centaines de milliers de Juifs autour des villes et des villages palestiniens dans les territoires occupés ont entraîné le renforcement des controverses à l'intérieur de la société israélienne elle-même quant à la question de la nécessité ou non de séparer les populations arabes et juives et éventuellement d'établir une frontière fermée entre elles. L'appel des leaders des citoyens arabes israéliens à abandonner la caractère sioniste de l'État d'Israël a encore accentué la tendance à développer un discours démographique appelant à cette séparation.