1 septembre 2007
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El Samad Ali, « Le découpage électoral au Liban : une lecture géopolitique de la loi de 2000 », L’Espace Politique, ID : 10.4000/espacepolitique.568
La loi électorale revêt une grande importance au Liban, moins par le choix du scrutin (majoritaire et proportionnel) que par celui du découpage électoral et de la forme (caza ou mohafazat) des circonscriptions électorales. L’appartenance confessionnelle de l’électorat que renferme la circonscription électorale est un des éléments déterminants. En principe, une loi électorale pour être « juste » devrait être équitable (entre confessions), égalitaire (en nombre de votes) et stable (pour plusieurs élections législatives). Ces critères restent cependant difficiles à atteindre du fait de la spécificité confessionnelle et du contexte et des enjeux politiques internes (des profits des leaders politiques). Cet article vise ainsi à éclairer les principes des découpages électoraux et l’importance de ceux-ci dans la vie politique et institutionnelle, ainsi que leur adéquation avec les valeurs de la démocratie au Liban. Ces découpages respectent–ils les enjeux spatio-communautaires des territoires libanais ? Quelle relation existe-il, entre le maillage politique (découpage électoral) et le maillage territorial (découpage administratif) ? En se basant sur la loi électorale de 2000, qui a vu depuis son adoption deux élections successives se dérouler ces dernières années (2000 et 2005), la communication montrera comment cette loi transgresse le maillage territorial libanais, puisqu’elle ne reflète pas également la représentativité de la population locale, elle nourrit les tensions communautaires et elle fait obstacle à l’unité et à la cohésion territoriale mais aussi nationale. A partir d’une méthodologie empruntée au raisonnement géopolitique, nous allons proposer des clés de lecture à la remise en question du découpage électoral.