Bois de feu, maléfiques, bénéfiques, et la guerre des fumées (région de Maroua, Nord du Cameroun)

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2 janvier 2020

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Christian Seignobos, « Bois de feu, maléfiques, bénéfiques, et la guerre des fumées (région de Maroua, Nord du Cameroun) », Revue d’ethnoécologie, ID : 10.4000/ethnoecologie.5748


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Encore dans les années de l’indépendance (1960) un certain nombre d’essences utiles étaient interdites de coupe et, a fortiori, leur bois ne pouvait alimenter des foyers. Un contrôle social strict y veillait. Certains bois toutefois présentaient une menace directe pour les familles si on les introduisait par mégarde, ou par malveillance, dans les foyers. Les chefs de famille, parfois avec le concours de devins ou de ritualistes, devaient combattre ces charmes à l’aide d’antidotes dans une gamme de végétaux dont les fumées étaient censées chasser l’effet maléfique des précédentes. Cette guerre des fumées renvoie à des cadres cognitifs qui, avec le temps, se sont hybridés, devenant des sortes de métacroyances partagées par de nombreux groupes.Les aînés, garants des disciplines agroforestières, se sont vu peu à peu dessaisis, depuis les années de l’indépendance, de leur contrôle sur les ligneux. Aujourd’hui l’inexorable besoin de combustibles domestiques entraine une indifférenciation des essences, la neutralité de leurs bois et la normalisation des fumées.

During the independence years (1960) the section of a certain number of useful essences was prohibited and, with all the more reason, their wood could not be used to fuel hearths. A strict social control made sure of that. Some woods, however, presented a direct threat for the families if they were introduced accidentally or maliciously, in the hearths. Heads of households, sometimes with the help of seers or ritualists, had to fight these charms with antidotes from a range of plants whose fumes were supposed to get rid of the evil effect of the previous ones. This fumes war refers to cognitive frameworks which, in time, have hybridized to become sorts of meta-beliefs shared by many groups. The elders, as keepers of the agroforestry disciplines, were gradually removed, since the independence years, from their control over woods. Today, the relentless need for domestic fuel leads to a lack of differentiation between the essences, the neutrality of their woods and the standardization of the fumes.

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