Big Other Is Watching You

Résumé En Fr

Shoshana Zuboff’s international bestseller, The Age of Surveillance Capitalism: The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power (2019), was reviewed in the Wall Street Journal as a book that asks us ‘to pause long enough to think about the future and how it might be different from today.’ That description could work as the definition of the literary utopia or dystopia. In fact, Zuboff’s book has consecutive chapters titled ‘Big Other and the Rise of Instrumentalist Power’ and ‘A Utopia of Certainty’. In the former chapter, the title of which seems to reference George Orwell’s Nineteen Eighty-Four, Zuboff argues that there now exists a ‘ubiquitous digital apparatus’ that ‘renders, monitors, computes and modifies human behaviour’. In the latter chapter she asserts that the ‘surveillance capitalist leaders [such as Mark Zuckerberg and Larry Page, CEOs of Facebook and Google respectively] are sui generis utopianists’. This article critically assesses Zuboff’s claims in relation to Dave Eggers’ 2013 novel The Circle, where the eponymous utopian/dystopian company’s name, as well its motto ‘ALL THAT HAPPENS MUST BE KNOWN’ gesture towards Jeremy Bentham’s panopticon writings. This article explores Zuboff’s factual and Eggers’ fictional examinations of surveillance capitalism. While Zuboff’s and Eggers’ works have different points of departure and modes of representation, a comparative reading suggests key points of overlap and disagreement about the impact of surveillance in the contemporary world, about what the future might hold, and about how we should respond.

Le livre de Shoshana Zuboff, L’Âge du capitalisme de surveillance : le combat pour un avenir humain face aux Nouvelles frontières du pouvoir (2019), qui a connu un succès international, a été décrit par le Wall Street Journal comme un livre qui nous demande de ‘prendre suffisamment de temps pour réfléchir à l’avenir et à la façon dont il pourrait différer du présent’. Cette description pourrait constituer une définition de l’utopie ou de la dystopie littéraire. De fait, le livre de Zuboff comporte deux chapitres consécutifs qui s’intitulent ‘Big Other et la montée du pouvoir instrumentaliste’ et ‘Une utopie de la certitude’. Dans le premier, dont le titre semble faire référence à Mille neuf cent quatre-vingt-quatre, de George Orwell, Zuboff soutient qu’il existe désormais un ‘appareil numérique omniprésent’, qui ‘capte, contrôle, calcule et modifie le comportement humain’. Dans le second, elle affirme que les ‘dirigeants du capitalisme de surveillance [tels Mark Zuckerberg et Larry Page, PDG de Facebook et Google respectivement] sont des utopistes sui generis’. Cet article évalue de façon critique les propositions de Zuboff en les confrontant au roman Le Cercle (2013), de Dave Eggers, dans lequel le nom de la société éponyme, à la fois utopique et dystopique, ainsi que sa devise, ‘TOUT CE QUI SE PASSE DOIT ÊTRE CONNU’, fait écho aux écrits de Jeremy Bentham sur le Panoptique. Cet article explore la façon dont Zuboff et Eggers examinent le capitalisme de surveillance, respectivement dans les faits et dans la fiction. Bien que les textes de Zuboff et d’Eggers aient des points de départ et des modes de représentation différents, leur lecture conjointe fait apparaître des points cruciaux de recoupement et de désaccord concernant l’impact de la surveillance dans le monde contemporain, ce que l’avenir nous réserve et la façon dont nous devrions réagir.

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