L’Utilitarisme : Une généralisation de l’esthétique ou un oubli des beaux-arts ?

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18 décembre 2021

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Jean-Pierre Cléro, « L’Utilitarisme : Une généralisation de l’esthétique ou un oubli des beaux-arts ? », Revue d’études benthamiennes, ID : 10.4000/etudes-benthamiennes.9075


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L’œuvre de Bentham repose sur quelques paradoxes étonnants. Le premier est que le plaisir est la clé de voûte du système des arts et des sciences et pourtant ce système ne donne lieu à aucune esthétique qui ait l'ampleur de la réflexion de l'auteur sur le droit, la politique, l’éthique, les sciences, les techniques, et même sur la religion. Le second est que l'on a souvent opposé l'utilité à la beauté et bien des auteurs ont vu dans la recherche de l'utilité une enquête incompatible avec la recherche du beau. Mais il n'y a guère de raison à donner pour justifier cette opposition : une chose peut être utile et belle ; une chose belle a au moins l'utilité de sa beauté puisqu'elle produit un plaisir. Le troisième est que l'analyse que Bentham mène à propos du plaisir et de la douleur est assez incertaine ; tantôt le plaisir est tenu pour aussi réel que la douleur, mais, à d'autres moments, la douleur est plus réelle que le plaisir. Le quatrième tient à la difficulté de nier radicalement qu'il y ait des bons goût et des mauvais goûts ; la notion de goût implique cette différence. Enfin, nous avons trouvé si peu de raison qui permette d'exclure les beaux arts du champ de la réflexion utilitariste que nous nous sommes risqués, à partir de quelques éléments donnés par Bentham, à esquisser une esthétique. Il nous paraît toutefois qu'une esthétique utilitariste reste à concevoir.

Bentham's work is based on some astonishing paradoxes. The first is that pleasure is the keystone of the system of sciences and arts and yet this system does not give rise to any æsthetics on a par with his thought on rights, politics, ethics, sciences, technology and even religion. The second is that utility has often been opposed to beauty and many writers have conceived the search of utility as incompatible with the search of beauty. But there is hardly any reason to justify this opposition: a thing can be useful and beautiful; a beautiful thing has at least the utility of its beauty since it produces some form of pleasure. The third paradox is that the analysis conducted by Bentham concerning pleasure and pain is ambiguous; sometimes, pleasure is held to be as real as pain, but, at other times, pain is more real than pleasure. The fourth paradox lies in the difficulty of denying the difference between good taste and bad taste: the notion of taste implies that difference. Finally, we found so little reason to be allowed to exclude the fine arts from the field of utilitarian thought that we risk sketching an æsthetic from a few elements brought by Bentham. It seems to us that a utilitarian æsthetic still needs to be addressed.

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