20 décembre 2016
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Olivier Leservoisier, « « Nous voulons notre part ! » », Cahiers d’études africaines, ID : 10.4000/etudesafricaines.15080
RÉSUMÉC'est à partir de l'analyse de l'un des conflits sociaux les plus importants intervenus ces dernières années dans la vallée du fleuve Sénégal, que cet article rend compte des enjeux liés à la reproduction des hiérarchies sociales et politiques dans la société haalpulaar. L'intensité du conflit de Djéol, étudié ici, provient de la décision de familles Hormankoobe — considérées comme serviles par les nobles — de revendiquer non seulement leur participation dans les nouveaux domaines de compétence, mais également d'obtenir le partage de l'exercice de l'autorité des communautés politiques (leyyi) du village. L'examen de ce conflit, tout en révélant la perpétuation de fortes discriminations, permet ainsi de rendre compte de l'évolution des rapports sociaux. Il conduit notamment à restituer la diversité des pouvoirs au village et à mesurer les effets démocratiques sur les imaginaires et les pratiques politiques. Il apparaît ainsi que les rapports de force entre les groupes sociaux font intervenir un large réseau d'acteurs qui s'inscrivent dans des contextes et des espaces différents, imbriqués les uns aux autres, et dont l'appréhension se révèle déterminante pour mieux saisir les ambivalences d'un mouvement social, moins enclin à bouleverser un pouvoir en place que d'y participer.