Pluridisciplinarité et naissance de l’histoire africaine de langue française

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20 décembre 2016

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Catherine Coquery-Vidrovitch, « Pluridisciplinarité et naissance de l’histoire africaine de langue française », Cahiers d’études africaines, ID : 10.4000/etudesafricaines.16231


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Créés en 1960 avec les indépendances africaines, les Cahiers d’Études africaines furent d’emblée une revue interdisciplinaire animée par le petit groupe convaincu et novateur des directeurs d’études de cette aire culturelle. Parmi eux, Henri Brunschwig, qui refusa le concept d’ethno-histoire, assuma avec ténacité le rôle redoutable de créer le champ disciplinaire histoire de l’Afrique qui n’était alors pas reconnu par la communauté historienne dans son ensemble et guère par les autres disciplines, comme l’anthropologie ou même la géographie. Il fut en partie mal compris car la discipline, qui souffrait d’hériter de l’histoire coloniale stricto sensu, restait à inventer. On lui reprocha aussi, déformant sa pensée, d’être hostile aux sources orales. Il n’empêche : la revue contient un nombre élevé d’articles historiques, et le numéro spécial épistémologique de 1976 couronna ses efforts ; désormais le champ disciplinaire avait acquis droit de cité, couvert par des historiens professionnels aussi bien africains qu’européens.

The Journal Cahiers d’Études africaines appeared the same year as francophone African independence occurred. It at once aimed at pluridisciplinary studies. A limited team made of convinced and audacious Directeurs d’études gathered around this new cultural area. Among them, the historian Henri Brunschwig denied any pertinence to the concept of ethno-history lauched at the time by Hubert Deschamp. Brunschwig was in charge to create the French disciplinary field of African history, at a time when neither other historians nor other social scientists, such as anthropologists or even geographers, were convinced of the possibility of writing African history. The former argued that written sources were lacking, the latter were defiant because of the heritage of previous colonial history. Brunschwig was partly misunderstood by his colleagues. His thoughts were partly distorted, when he was accused to despise oral sources, at a time when oral tradition was especially enhauced. In spite of all, a large number of historical special issues and other papers were published in the Journal. The 1976 special issue, focusing on epistemological questions, demonstrates that francophone African history was definitely borne and written as well by European as by African historians.

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