4 décembre 2018
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Raymond Brulet, « Les agglomérations de Germanie Seconde aux ive et ve s. apr. J.-C. », Gallia, ID : 10.4000/gallia.2503
La province de Germanie seconde est formée de « regiones » dont certaines, à l’ouest, ne présentent plus d’intérêt au Bas-Empire, notamment parce que leur territoire a été en partie raboté par les effets de la transgression marine Dunkerque II.En même temps, la frontière rhénane y est peu à peu laissée à l’abandon par les militaires et le centre politique de Nimègue, chez les Bataves, perd de son importance. La colonie de Xanten est confrontée à des événements tragiques au milieu du ive s. apr. J.-C. et à une réduction drastique de son emprise urbaine. C’est sans doute cette situation qui explique que la Notitia Dignitatum ne cite plus que deux civitates pour cette province au début du ve s. Toutefois, d’autres facteurs interviennent : exploitation de ressources différenciées de part et d’autre d’une limite ouest-est entre sols limoneux et sols sablonneux, dépopulation qui frappe la plus grande partie de cette province et installation régulière de nouveaux groupes étrangers.Les habitats groupés se relient à deux sphères totalement différentes : l’une militaire, sur le limes qui favorisait au Haut-Empire le développement de canabae et de vici militaires ; l’autre civile dans l’hinterland, composée de noyaux routiers, aux prises avec les crises successives du Bas-Empire, et de petits centres à l’écart des réseaux voyers. Les agglomérations militaires peuvent être à l’origine du développement d’une nouvelle forme d’habitat groupé sur la longue durée. En revanche, les agglomérations routières de l’intérieur ne subsistent qu’un temps plus limité. Les sites de hauteur, dans le sud de cette province, n’entrent pas réellement en ligne de compte dans la problématique de l’habitat.Avec la disparition des bourgades, on n’échappe pas à l’idée que cette province resserre son habitat et ses activités au sein de véritables îlots qui survivent ici ou là pour des raisons variées. Mais le meilleur vecteur de l’habitat et de l’économie est représenté par la vallée de la Meuse, qui traverse l’entité politique du sud au nord et abrite toutes les ressources nécessaires à un développement continu des sites, dont beaucoup sont appelés à constituer des villes résilientes.