7 février 2014
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Lena Kåreland, « Le thème du voyage intérieur dans les contes de Jeanna Oterdahl* », Germanica, ID : 10.4000/germanica.1283
Parmi de nombreuses femmes écrivains suédoises, Jeanna Oterdahl apporta, pendant les premières décennies du XXe siècle, une contribution importante à la littérature enfantine. Elle était professeur, écrivait des livres, prononçait des conférences et publiait un grand nombre de recueils de contes. Elle fut l'une de ces nombreuses femmes cultivées, issues de la bourgeoisie qui firent de la littérature enfantine leur domaine de prédilection. Vers 1900 la littérature enfantine en Suède connaît son premier essor. Le prestige du conte littéraire était grand, c'était le genre que le plus d'enfants, indépendamment de leur origine sociale, avaient l'occasion de rencontrer. Oterdahl publia entre 1910 et 1961 une quinzaine de recueils de contes. La composition de ses contes est resserrée et présente la même simplicité de structure que le conte populaire. Ils traitent symboliquement des problèmes d'ordre existentiel ou moral et montrent comment se trempe le caractère du héros et comment se développe sa personnalité. Le message des contes est conforme au code moral en vigueur.Le conte «Den bergtagnas dotter» (la fille de la femme ensorcelée) qui est construit sur le thème de l'enlèvement et celui de l'enfant substitué, cache sous l'intrigue un drame spirituel. C'est un conte moral sur l'amour, singulièrement l'amour maternel. Le thème religieux est dominant comme dans de nombreux autres contes. «Den hemlighetsfulla trädgården» (Le jardin secret) est une allégorie sur le but et le sens de la vie humaine. Le message transmis est l'idée chrétienne du sacrifice. Dans d'autres contes on note un lien évident avec une problématique d'actualité comme dans «Kvistvàttens knyte» (Le baluchon du lutin de Kvisten) où il s'agit de l'émigration, objet de vives controverses à l'époque. Le conte illustre le conflit moral d'une jeune personne et traite aussi du rapport parents-enfants. Le héros qui quitte son foyer pour aller chercher le bonheur dans le monde — un thème fréquent dans le conte populaire — est considéré ici d'un autre point de vue. Dans les contes d'Oterdhal la frontière entre la littérature enfantine et la littérature pour adultes est souvent transgressée et les textes offrent une lecture à plusieurs niveaux.