5 octobre 2012
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Thorsten Gubatz, « Kultur als Scharlatanerie. Zum Spätwerk Thomas Bernhards », Germanica, ID : 10.4000/germanica.1792
Vouloir considérer, comme le fait Michel de Certeau, le « discours narratif » comme une variante du « discours savant », est excessif – cela étant, on peut comprendre ces excès, surtout si l’on se place du point de vue du philologue. Une fois reconnu le caractère subversif de la littérature, le risque qu’assume la critique littéraire constitue bien l’aspect le plus passionnant de la recherche ; ainsi donc, l’aventure philologique consisterait à tenter toujours à nouveau de s’exposer à ce risque, et de pousser la recherche le plus loin possible sans pour autant se renier en tant que recherche philologique. Au lieu de cela, la recherche littéraire se réduit souvent à l’art de maîtriser la littérature et de tenir des discours sur des textes qui finissent par occulter l’existence des philologues. La légitimité des textes condamne d’autant plus sévèrement l’accusé absent, qu’il se soustrait à elle sous prétexte de scientificité. Il faut néanmoins tenter cette aventure – à savoir, comment, enfin, la philologie peut continuer d’exister une fois qu’elle s’est penchée sur l’étude des derniers textes de Thomas Bernhard et a accepter le verdict très exagéré dénonçant la culture, y compris la littérature et la philologie, comme une charlatanerie.