11 décembre 2023
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Maria Piok, « Die Revolte des Metzgers. Ödön von Horváth und Antonin Artaud », Germanica, ID : 10.4000/germanica.20688
Bien que leurs approches théoriques et leurs procédés formels diffèrent fondamentalement, les contemporains Antonin Artaud et Ödön von Horváth se rejoignent dans leur approche de la cruauté : le lien entre érotisme et violence, pulsion et désir de meurtre, guerre et crime devient un thème central dans leurs œuvres. Geschichten aus dem Wiener Wald (1931) de Horváth et La révolte du boucher (1930) d’Artaud présentent par exemple une série de parallèles entre les motifs convoqués : le personnage du boucher monstrueux représente un ordre social patriarcal. Apparemment, le mariage sauve la femme – en réalité, elle devient une victime du pouvoir et de la violence masculins. L’homme et l’animal sont ainsi étroitement liés, d’une part par le bourreau animal, d’autre part par la victime réduite à l’état de bête de boucherie. L’abattoir, qui sert de décor à plusieurs textes de l’époque, devient le symbole d’une société brutalisée par l’expérience de la guerre et de la crise.