21 mars 2013
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Monique Boussart, « Die Aktualisierung des Bibeltextes in Alfred Döblins Montageroman Berlin Alexanderplatz. Die Geschichte vom Franz Biberkopf », Germanica, ID : 10.4000/germanica.2072
L’article analyse les modalités et la signification de l’intégration de passages de l’Ancien Testament et de l’Apocalypse dans ce roman polyphonique de 1929, célèbre pour sa « technique de montage ». Les emprunts à la Bible se situent dans le cadre du renouvellement de l’écriture romanesque réclamé par Doblin et sont traités dans un esprit moderniste (cf. J. Joyce, Th. Mann). La fonction principale de ces emprunts, la mise en évidence de la signification des personnages et de leur vécu, est étudiée à la lumière des extraits du Livre de Job et de l’histoire du sacrifice d’Abraham repris dans le roman. Les citations de versets du prophète Jérémie, de l’Ecclésiaste ainsi que de l’Apocalypse confèrent au récit, centré sur les bas-fonds de l’Est berlinois dans les années vingt, une dimension éthique, voire métaphysique, et sont assimilables à des commentaires indirects du narrateur, à des interventions normatives de l’auteur. Les libertés que prend Doblin vis-à-vis de l’original sont significatives. On constate une sécularisation et une humanisation du message biblique : il ne s’agit pas de soumission à une transcendance mais plutôt d’une réflexion sur la condition humaine et sur les rapports de l’individu à la collectivité, dont les implications politiques ne sont pas absentes. Sur le plan formel, l’auteur opte pour une langue concrète et ludique, pour le ton de la littérature populaire.