Femmes en perdition ou héroïnes de l’absolu ?

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10 février 2015

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Evelyne Schmitt, « Femmes en perdition ou héroïnes de l’absolu ? », Germanica, ID : 10.4000/germanica.2628


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Résumé Fr De

Après 1963, C. Wolf présente la destinée féminine sous un jour plus pessimiste : Christa T., Karoline von Günderrode et Kassandra, illustrent, dans des contextes différents, le malaise de l’individu – et plus spécifiquement de la femme – dans la société de son temps.L’antagonisme qui se fait jour entre les trois héroïnes et leur époque apparaît comme une lutte inégale et conduit à leur mort prématurée, mais cette issue n’est pas engendrée par la lâcheté ou par le renoncement à ce qui sous-tend leur être : constatant l’échec de leurs tentatives pour vivre à l’unisson avec leur temps, elles laissent venir la mort à elles. Leur vie inachevée est le prix qu’elles acceptent de payer pour ne pas se renier, ne pas se plier aux exigences trop étriquées d’une époque éphémère.Peu importe que l’héroïne soit citoyenne anonyme de la R.D.A., poétesse au XIXe siècle ou princesse troyenne : c’est la Femme qui parle à travers elle et non une « fonction » limitative. Si, à bout de forces, elles finissent par capituler devant leur époque, c’est après en avoir dénoncé les failles et après avoir su, grâce à leurs talents visionnaires, esquisser des valeurs humaines porteuses d’un avenir meilleur. Ces héroïnes intempestives atteignent, par le témoignage de leur souffrance, à l’immortalité et remportent ainsi une bataille bien plus importante puisqu’intemporelle.

Nach dem Jahre 1963 stellt C. Wolf das weibliche Schicksal in ein pessimistischeres Licht: Christa T., Karoline von Günderrode und Kassandra versinnbildlichen, wenn auch unter verschiedenen Umständen, das Unbehagen des Menschen- und ins besondere der Frauin ihrer Gegenwart. Der Gegensatz zwischen den drei Heldinnen und ihrer Zeit erscheint als ungleicher Kampf und führt zu vorzeitigem Tod; dieser Ausgang wird jedoch nicht durch Feigheit verursacht und auch nicht durch den Verzicht auf all das, was ihr Wesen ausmacht. Nachdem sie den Misserfolg ihrer Versuche festgestellt haben, um in Einklang mit ihrer Zeit zu leben, lassen sie den Tod auf sich zukommen. Ihr unvollendetes Leben ist der Preis, den sie zu zahlen bereit sind, um sich nicht zu verraten, um sich nicht vor den kurzsichtigen Ansprüchen einer vergänglichen Epoche zu beugen. Es ist dabei ohne Belang, ob die Hauptgestalt eine anonyme Bürgerin der D.D.R., eine Dichterin aus dem 19. Jh. oder eine trojanische Prinzessin ist: nur die Frau spricht aus ihnen und nicht eine einschränkende «Funktion», die ihnen von aussen auferlegt würde. Wenn sie am Ende ihrer Kräfte schliesslich vor ihrer Zeit kapitulieren, haben sie jedoch vorher noch deren Mängel aufgedeckt und dank ihrer seherischen Begabung unabänderliche menschliche Werte erahnt, die eine bessere Zukunft in sich tragen. Auf diese Weise gewinnen diese Gestalten durch das Zeugnis ihres Leidens eine viel wichtigere, weil unzeitgemässe Schlacht.

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