Crimes et Coupables de Ferdinand von Schirach ou les histoires extraordinaires de criminels ordinaires

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20 octobre 2016

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Résumé Fr De En

La contribution se propose d’étudier les raisons sociologiques, psychologiques et littéraires pouvant expliquer le succès mondial de Crimes (2009) et Coupables (2010), les deux recueils de l’avocat pénaliste et écrivain Ferdinand von Schirach. On s’intéressera tout d’abord à la question du genre auquel peuvent être rattachés ces deux ouvrages que Schirach, en référence à la tradition anglo-américaine, qualifie de « stories ». Ces histoires qui ne correspondent pas tout à fait aux schémas traditionnels de la littérature policière sont centrées sur d’étranges affaires criminelles que Schirach a traitées au cours de ses activités d’avocat avant d’en faire des récits littéraires. L’étude des personnages montrera ensuite que les héros qui, dans le cas présent, sont les criminels eux-mêmes proposent au lecteur un modèle d’identification il est vrai ambivalent. Car dans ces histoires qui nous entraînent dans les abysses de la nature humaine et sont censées prouver, telle est la thèse de l’auteur, que n’importe qui peut devenir un criminel, il en va finalement de la question philosophique de savoir si, au vu de la frontière floue entre la norme et l’écart par rapport à la norme, voire entre le Bien et le Mal, l’institution judiciaire est véritablement en mesure de distinguer l’innocence de la culpabilité.

Der vorliegende Beitrag befasst sich mit den möglichen soziologischen, psychologischen und literarischen Gründen für den weltweiten Erfolg der beiden Erzählbände des Strafverteidigers und Schriftstellers Ferdinand von Schirach, Verbrechen (2009) und Schuld (2010). Zunächst wird auf die Frage der Gattungszugehörigkeit der beiden Werke eingegangen, die Schirach in Anlehnung an die englisch-amerikanische Tradition als „stories“ bezeichnet. Im Mittelpunkt dieser Geschichten, die in die üblichen Schemata der Kriminalliteratur nicht ganz passen, stehen bizarre Kriminalfälle, mit denen Schirach im Laufe seiner Tätigkeit als Rechtsanwalt zu tun hatte, bevor er sie dann literarisch verarbeitete. Anschließend soll die Untersuchung der Figurenkonstellation zeigen, dass die Helden, die in diesem Fall die Straftäter selbst sind, dem Leser ein freilich ambivalentes Identifikationsangebot liefern. Denn in diesen Geschichten über die Abgründe der menschlichen Natur, die beweisen sollen, dass jeder zum Verbrecher werden kann – so die These des Autors –, geht es schließlich um die philosophische Frage, ob angesichts der verschwimmenden Grenzen zwischen Norm und Abweichung bzw. zwischen Gut und Böse die reguläre Justiz überhaupt in der Lage ist, Schuld von Unschuld zu trennen.

This paper aims to analyze the sociological, psychological and literary reasons for the worldwide success of Crime (2009) and Guilt (2010), the two collections of short stories written by the lawyer and writer Ferdinand von Schirach. The article first questions the genre to which they belong, Schirach describing the two books as « stories » in reference to the Anglo-American literary tradition. In these stories – which do not really fit into the usual schemes of crime fiction – the focus is on strange criminal cases drawing on Schirach’s experience as an attorney. The study of the characters will then show that the heroes who are in the present case the criminals themselves provide the reader with role models, however ambivalent they may be. These stories plunge the reader into the abysses of human nature with a view to proving that anyone can become a criminal – which is the author’s thesis – and thus the philosophical question is finally whether the judicial system is able to distinguish between innocence and guilt given the blurred boundaries separating norm and deviation from the norm, good and evil.

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