1 décembre 2009
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Alain Leduc, « Les hyperboles du narcissisme dans le livret des Stigmatisésde Franz Schreker », Germanica, ID : 10.4000/germanica.486
L’étude proposée part du contraste saisissant entre la facture classicisante de l’opéra de Schreker (progression régulière de l’intrigue selon le schéma exposition / péripétie / catastrophe, structure équilibrée des trois actes, respect de l’unité d’action, cadre rassurant de la Renaissance italienne) et la psychologie hors norme des principaux personnages. Pour entrer dans le livret et par conséquent dans l’univers des Stigmatisés, le lecteur/auditeur doit accepter certaines données plus ou moins invraisemblables, sous peine de rester définitivement à l’extérieur du drame. Nous essaierons de montrer que, loin d’être une faiblesse, ce déséquilibre est pleinement assumé par Schreker. Les invraisemblances et les outrances du livret ne sont qu’un moyen de montrer jusqu’où peut aller la pulsion destructrice et autodestructrice de la psyché humaine quand celle-ci n’est plus irriguée par la relation authentique à l’Autre. Les Stigmatisés méritent plus que tout autre le qualificatif d’« opéra limite » ; c’est l’opéra de l’enfermement narcissique à l’ère de l’individualisme moderne.