1 décembre 2010
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Patrik Alac, « Théorie de la modernité en tant que théorie de la métropole. La « théologie » de Walter Benjamin », Germanica, ID : 10.4000/germanica.559
La construction du vers baudelairien, remarque Benjamin dans son essai sur Charles Baudelaire (Das Paris des Second Empire bei Baudelaire), « ressemble au plan d’une métropole ». Loin d’un aperçu éphémère, cette phrase désigne une méthode heuristique, le programme d’une théorie de la modernité: lire celle-ci comme une métropole. Les Passages parisiens, mais aussi L’Enfance berlinoise cristallisent à cet égard l’ensemble de l’œuvre de Benjamin en proposant un dispositif descriptif de la modernité/de la métropole, et en créant, après coup, une cohérence de ses écrits. Cette « lecture de la métropole » en tant que théorie de la modernité ne doit pas pour autant s’effectuer uniquement sur un plan textuel ; si la philologie, constate Benjamin, est bien la science primaire de l’interprétation des textes, la théologie est la science fondamentale de l’interprétation du monde Il ne suffit pas d’appliquer les préceptes de la lecture textuelle (herméneutique, commentaire, interprétation) pour venir à bout de la modernité, mais il faut engager une lecture « théologique » (exégèse, allégorèse) pour donner à lire la « métropole ». Retracer la « théologie » de Walter Benjamin signifie donc élucider le dispositif descriptif de la « métropole » qui, dans un geste double, « à deux niveaux », conceptuel et figuratif, essaie de s’emparer de l’expérience littéraire de la modernité: allégorie, mimésis et passage, etc. sont les concepts, le chiffonnier, l’apache, la lesbienne, l’hachischin, etc. les figures de la « théologie » de Walter Benjamin.