13 juillet 2022
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Marie-Dominique Gil, « Une constellation invisibilisée », GLAD!, ID : 10.4000/glad.4405
Kate Millett est une figure iconique du féminisme états-unien. Si elle est restée célèbre pour son œuvre littéraire, sa pratique artistique et corrélativement les stratégies de transmission qu’elle a élaboré spécifiquement à destination des jeunes femmes sculptrices, peintres ou encore vidéastes sont restées dans l’ombre. Pour Kate Millett, le film Three Lives (1971), réalisé par une équipe exclusivement féminine, constitue l’application concrète d’un enseignement féministe des arts cinématographiques. En considérant que les femmes qui ont pris part à ce projet participent à la naissance d’une constellation artistique, cet article s’intéresse aux mécanismes socio-historiques à l’œuvre dans l’invisibilisation des rapports entre Kate Millett et ses collaboratrices. Revenir sur les fondements théoriques du film, sur les récits de la dégradation des relations au sein de l’équipe ainsi que sur les effets croisés de la critique féministe et de la critique dominante sur la réception, permettra de cerner l’enjeu théorique que constitue la prise en compte des silences de l’historiographie pour penser, ou repenser, l’histoire de l’art des femmes.