17 mars 2022
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Céline Marangé, « Le parti communiste français et l’avenir de l’Europe pendant la Perestroïka », Histoire Politique, ID : 10.4000/histoirepolitique.2733
Cet article examine le positionnement du parti communiste français (PCF) à l’égard des deux projets pour l’Europe qui se sont affirmés pendant la Perestroïka : le projet gorbatchévien de « Maison commune européenne » et l’approfondissement de l’intégration européenne avec l’adoption de l’Acte unique. S’appuyant sur les archives du PCF à Bobigny et sur celles de la Fondation Gorbatchev à Moscou, il montre que la direction du PCF a fait preuve d’inconséquence et d’incompréhension. Contrairement à ce qu’affirme l’historiographie dominante, elle a bien soutenu la Perestroïka. Mais elle l’a uniquement conçue – et ce presque jusqu’à l’effondrement de l’Union soviétique – comme une tentative de régénération du communisme. N’en tirant aucune leçon, elle est restée attachée à une lecture bipolaire du monde et à une conception centralisée du fonctionnement du parti. Or le projet réformateur des dirigeants soviétiques a évolué avec le temps, impliquant d’abord un apaisement des relations internationales, puis une démocratisation du système soviétique. S’il est resté hostile à la construction européenne, le PCF a infléchi par deux fois son discours sur l’Europe après les révolutions de velours.