Mémoire et indicible dans les arts contemporains : approches transversales

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8 novembre 2023

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Marta Álvarez et al., « Mémoire et indicible dans les arts contemporains : approches transversales », ILCEA, ID : 10.4000/ilcea.17889


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La mémoire est un objet d’étude que les sciences humaines et sociales n’ont eu de cesse d’explorer à la faveur d’approches variées révélant sa nature éminemment labile. Considérée à la fois comme processus (anamnésis) et comme objet de ce processus (mnémè), elle s’avère difficile à saisir, car elle constitue une représentation présente d’un passé absent, donnant ainsi forme à un insaisissable. Dans la lignée des analyses de Freud, le philosophe Paul Ricœur insiste notamment sur ce qu’il nomme « la mémoire empêchée », qui se heurte aux résistances d’un traumatisme passé de sorte que, faute d’un travail de deuil, la remémoration intentionnelle se révèle impossible. Cette absence d’anamnèse, liée à l’incapacité de dire, n’empêche pourtant pas le surgissement de traces mnésiques dans le discours (lapsus, signifiants détournés) ou plus généralement dans la communication (actes manqués) qui, par contraste, dénotent l’existence du refoulé. Ainsi donc, face à cet empêchement dont l’indicible est tantôt la cause, tantôt l’effet, la mémoire continue d’agir selon des modes détournés. Avec la publication de ce numéro, nous souhaitons définir et analyser ces stratégies formelles afin d’en explorer les manifestations dans les arts contemporains. S’il existe un art mémoriel ayant fait l’objet de nombreuses recherches, la question de la représentation du passé confrontée à l’indicible ouvre de nouvelles perspectives d’analyse qui interrogent la nature de cette mémoire empêchée. Memory is an object of study that the human and social sciences have constantly explored using a variety of approaches that reveal its fluid nature. Considered both as a process (anamnesis) and as the object of that process (mneme), memory is hard to grasp, because it is a present representation of an absent past, giving shape to something that cannot be grasped. Following in Freud’s footsteps, the philosopher Paul Ricœur insists on what he calls “impeded memory”, which runs up against the resistance of a past trauma with the result that, in the absence of grieving, intentional recollection becomes impossible. This absence of anamnesis, associated with the inability to speak, does not prevent the emergence of memory traces in speech (“lapsus”, diverted signifiers) or more generally in communication (“missed acts”) which, by contrast, denote the existence of the repressed. So, confronted with this impediment, of which the unspeakable is sometimes the cause, sometimes the effect, memory continues to act in other ways. With the publication of this issue, we hope to define and analyse these formal strategies so as to explore their manifestations in the contemporary arts. While there is a memorial art that has been the subject of much research, the question of how the past is represented in the face of the unspeakable opens up new avenues of analysis that question the nature of this prevented memory.

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