L’incendie de l’hôtel de ville de Lyon en 1674

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1 mars 2024

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Gilles Soubigou, « L’incendie de l’hôtel de ville de Lyon en 1674 », In Situ. Au regard des sciences sociales, ID : 10.4000/insituarss.2593


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Les représentations de sinistres affectant un monument remarquable, notamment les incendies, constituent presque un sous-genre spécifique de la peinture de paysage, pourtant très peu étudié en tant que tel. À travers une étude de cas – les deux seules représentations connues de l’incendie qui détruisit le nouvel hôtel de ville de Lyon le 13 septembre 1674 et une archive municipale qui le décrit de façon très complète – cet article propose d’étudier les solutions iconographiques qui se mettent en place au xviie siècle pour représenter ce type d’événements, entre grandes vues en perspective cavalière et paysages naturalistes issus de la tradition picturale nordique. Il entend démontrer que c’est à cette époque, et à travers ce type de textes et d’images, que se met en place ce que l’on peut appeler une « rhétorique de la perte », à la fois verbale et visuelle, qui s’est durablement implantée et dont nous sommes les héritiers directs. Cette rhétorique de la perte contribuait et contribue encore à nourrir l’expression du traumatisme et les déclarations de deuil qui se manifestent lors des grandes catastrophes patrimoniales par lesquelles une communauté se sent dépossédée d’un trésor architectural qui contribue à la définir, jusqu’à l’ériger en ce que Dominique Poulot appelle un « lieu de l’émotion mémorialisée ».

The representations which show disasters befalling remarkable monuments, and fires in particular, are almost a specific sub-genre in landscape painting, yet they are little studied as such. By means of a case study of the two surviving representations of the fire which destroyed the new town hall at Lyons on 13 September 1674 along with a document from the municipal archives which describes the incident in detail, this article sets out to offer an analysis of the iconographical solutions which emerged during the seventeenth century to represent this kind of incident. There were large scale perspectives from a high viewpoint as well as naturalist landscapes developed out of Nordic pictural traditions. The article argues that it was this period, using these types of pictures and texts, that saw the invention of what could be called a ‘rhetoric of loss’, both verbal and visual. This rhetoric of loss took hold definitively and we are its direct heirs today. It is a rhetoric which contributed – and still contributes – to informing the expression of the traumatism and the declarations of grief that are to be heard and seen in the case of heritage disasters. The community is suddenly deprived of an architectural treasure which was a key feature of its identity, and site of the disaster becomes what Dominique Poulot has called a ‘place of memorialised emotion’.

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