Écrire le je(u) de l’histoire : la confrontation générique de l’autofiction doubrovskienne et l’écriture de l’histoire

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19 février 2018

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Anaïs Fusaro, « Écrire le je(u) de l’histoire : la confrontation générique de l’autofiction doubrovskienne et l’écriture de l’histoire », Itinéraires, ID : 10.4000/itineraires.3723


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Tirer les fils d’une histoire – individuelle – vécue, démêler les nœuds de l’histoire – nationale – subie ; tel pourrait être résumé le vaste projet littéraire de Serge Doubrovsky, universitaire français exilé aux États-Unis. Qu’est-ce à dire ? Que l’écriture doubrovskienne est la compréhension générique littéraire des stigmates que la Seconde Guerre mondiale a laissés sur l’écrivain et son écriture. Communément réduite au très controversé genre d’« autofiction », son œuvre, comme l’histoire qu’a définie Michel de Certeau (1975 : 118), « ouvre ainsi au présent un espace propre : “marquer” un passé, c’est [pour Serge Doubrovsky] faire une place au mort, mais aussi redistribuer l’espace des possibles ». Ce sont précisément ces « espace[s] des possibles » que permet l’autofiction doubrovskienne. Mise en parallèle avec les travaux de de Certeau sur la relation de l’écriture du « je » et de l’écriture de l’histoire, l’œuvre de Serge Doubrovsky présente l’écriture autofictionnelle à un espace d’expérimentation et d’expansion de la langue, qui s’ancre dans une expérience personnelle et commune de l’histoire de France. Michel de Certeau (1975 : 120) a affirmé que « dans la mesure où notre rapport au langage est toujours un rapport à la mort, le discours historique est la représentation privilégiée d’une “science du sujet” et du sujet “pris dans une division constituante” – mais avec une mise en scène des relations qu’un corps social entretient avec son langage ». Que conclure de l’expérience scripturale doubrovskienne ? L’œuvre autofictionnelle peut-elle se réclamer du récit historique ? De l’histoire ou de l’autofiction, quel récit nourrit l’autre ? Cet article s’emploie à étudier la possibilité d’une co-existence de l’histoire, « la grande, avec sa grande hache » comme la nommait Perec (1993 : 17), et de l’homme qui tient cette hache.

Telling an individual lived story; unravelling the knots of national History: this is how the vast literary project of Serge Doubrovsky (a Parisian academic living in the USA) might be summarised. Doubrovsky’s writing is a literary attempt to translate the wounds that WWII left on him and on his writing. Usually reduced to the controversial genre of autofiction, his œuvre, just like the definition of history proposed by Michel de Certeau, “opens up a specific space within the present: “to mark” the past means making room to the dead one, but also redistributing the space of possibilities.” This paper deals with the “space[s] of possibilities” that Serge Doubrovsky’s autofiction makes possible. When analysed in parallel with de Certeau’s understanding of writing, Serge Doubrovsky’s autofiction appears to offer a space for an experimentation and expansion of language, which is grounded in personal and shared experiences of French history. De Certeau affirms that “to the extent that our relationship to language always is a relation to death, the historical discourse is the privileged representation of a ‘science of the subject’ and of the subject ‘caught into a constitutive division’ – but through the staging of relations that a social body has with a language.” What to conclude about the Doubrovskian experience of writing? Could an autofictional work claim to be a historical narration? Between history and autofiction, which narration precedes the other? This article studies the possibility of the co-existence between History and the man who makes the story.

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