22 février 2009
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Boris-Mathieu Pétric, « Logique d’échanges dans l’État Ouzbek post‑soviétique », Journal des anthropologues, ID : 10.4000/jda.2125
L’Ouzbékistan, ancienne République musulmane d’Union Soviétique reste fortement marquée par l’héritage du précédent système politique. L’État continue d’exercer un rôle primordial de régulateur social et économique. Dans un système où il n’y a pas de distinction entre mandat administratif et politique, les fonctionnaires jouent un rôle d’intermédiaire entre les citoyens et l’accès aux ressources, étroitement sous contrôle de l’État. Comment devient-on fonctionnaire ?La logique de sélection des hommes qui ont du pouvoir repose dans un premier temps sur l’acquisition d’une légitimité locale qui se mérite à travers un système de dons et contre‑dons. La constitution d’un réseau de solidarité local conditionne la possibilité d’intégrer une institution de formation pour accéder aux plus hautes responsabilités nationales. Au niveau national, les factions régionales se disputent et se répartissent les différentes institutions de l’État. Les fonctionnaires, ayant une légitimité régionale entretiennent alors des relations clientélistes avec les ressortissants de leur régions pour leur donner un accès temporaire ou favoriser leur intégration (comme fonctionnaire) à l’intérieur de l’État. Une logique spécifique des relations de pouvoir ainsi qu’une nature particulière de l’État apparaissent alors. De plus, dans un contexte d’ouverture vers l’extérieur, les multiples projets de coopération deviennent des enjeux dans la lutte entre factions régionales.