Comment épouser son terrain ? L’accès  à autrui dans l’imaginaire des rencontres

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7 mai 2009

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Jean-Marc Beylot, « Comment épouser son terrain ? L’accès  à autrui dans l’imaginaire des rencontres », Journal des anthropologues, ID : 10.4000/jda.3360


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Résumé Fr En

L’observation ethnographique de différents lieux publics d’échanges sexuels et l’analyse comparative des dispositions micro-spatiales des rencontres dans ces lieux comme celle des présentations de soi des protagonistes (en termes de mise en scène de la disponibilité/accessibilité des corps) montrent que l’accès au corps d’autrui – et en particulier à son sexe – suit un ensemble de normes tacites ou explicites et de pratiques assignant un rôle à chacun, structurant les espaces et les corps. La présence de corps représentés et travaillés comme devant se donner (à voir, à prendre), principalement ceux de femmes dans les lieux de rencontres hétérosexuelles, est l’un des principaux enjeux afin d’accélérer l’échange sexuel. Mais ces représentations substantialistes des corps lors des rencontres ne sont pas spécifiques à la sphère de la sexualité. Cet article vise aussi à questionner les aspects pratiques de cet imaginaire des rencontres impliquant l’approche d’autrui et une proximité physique dans la mesure où il reste d’usage d’employer des métaphores locatives (accéder à) pour dire des rencontres, réelles, fantasmées ou abstraites, entre autres celles du chercheur sur son terrain. Et sous une apparente neutralité technique, ces manières de dire déterminent des représentations de l’Autre, en qualifiant et classant les approches, méthodes, objets et chercheurs.

Ethnographic observation of various public spaces dedicated to sexual exchanges and the comparative analysis of the micro-spatial configurations of the encounters in these places, such as that of the protagonists’ presentation of the self (as concerns the revelation of bodily availability/accessibility) show that access to someone else’s body and specifically to his/her sex, follows a set of implicit or explicit patterns, and of practices that allot each actor a precise role, and that lead to a structured perception of spaces and bodies. The representation of bodies as having to be given away (to be watched and/or taken), mainly those of women when in heterosexual meeting places, figure among the major challenges meant to accelerate sexual exchange. But these representations substantialist during the encounters are not specific to the field of sexuality. This article also aims to question the material circumstances of the imaginary world of the encounters, which implies physical approach and proximity. It remains, indeed, common practice to use locative metaphors (such as, « to access ») in order to narrate the encounters, whether real, fantasized or abstract, and those of the researcher himself in his own field, among others. And behind a seemingly technical neutrality these ways of speech determine the representation of the Other, by qualifying and ranking the approaches, methods, objects and researchers.

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