Les lieux de lʼexil

Résumé Fr En

Cet article se fonde sur l’expérience clinique auprès de personnes exilées confrontées à l’impossibilité de vivre dans le lieu de leur exil. Dans une perspective clinique, cette question est tout d’abord appréhendée à partir de la parole des patient.e.s exilé.e.s dans le cadre des thérapies, qui donne à entendre des points de rupture signifiants dans le rapport du sujet au lieu. La mise en lumière d’un rapport énigmatique ou problématique du sujet au lieu dans l’exil ouvre à une réflexion sur la psychothérapie comme lieu « troisième ». Le rôle politique des institutions de soin est évoqué à la fois comme soutien aux praticien.ne.s pris dans la tentation de « faire lieu » et comme engagement pour les droits des exilé.e.s.

This article is based on the clinical experience of exiles who are faced with the inability to live in their place of exile. From a clinical perspective, this question is first approached through the voices of patients living in exile within the context of therapy; significant breaking points emerge from the relation of the subject to the place. Thus highlighted, the enigmatic or problematic relationship of subject and place in situations of exile leads to a reflection on psychotherapy as a “third” place. The political role of mental health institutions is evoked both as support to mental health practitioners attempting to “open the way”, and as advocacy for the rights of exiles.