Sorcellerie capitaliste et touristes pishtaco : les tensions occultes autour du tourisme d’ayahuasca chez les Shipibo de San Francisco (Amazonie péruvienne)

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17 mars 2023

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Doriane Slaghenauffi, « Sorcellerie capitaliste et touristes pishtaco : les tensions occultes autour du tourisme d’ayahuasca chez les Shipibo de San Francisco (Amazonie péruvienne) », Journal de la société des américanistes, ID : 10.4000/jsa.21111


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L’émergence du « tourisme chamanique » dans certaines zones urbaines et dans des villages shipibo-konibo est à l’origine d’une recrudescence des pratiques sorcellaires vernaculaires, désormais intégrées au nouveau contexte sociologique de commercialisation du chamanisme végétaliste local. Ces attaques occultes visent non seulement des praticiens rivaux mais aussi des touristes en quête d’une expérience hallucinogène, dont certains deviennent à leur tour la cible de rumeurs sorcellaires. Ces pratiques et ces interprétations occultes peuvent être analysées comme autant de formes de résilience édifiées par les chamanes shipibo face à l’intégration de leurs communautés au marché du tourisme international, dans l’espoir d’en tirer profit. Elles peuvent aussi être lues comme des manifestations de frustration et d’inquiétude face à la récupération du chamanisme local par la culture globale, symptomatique des liens traditionnellement ambigus entre gringos et Amérindiens.

The emergence of “shamanic tourism” in some Shipibo-Konibo villages and urban areas has led to a recrudescence of vernacular witchcraft practices, now integrated into the new sociological context of the commercialization of local vegetalist shamanism. This has brought about sorcery attacks both on rival shamans and on tourists seeking a shamanic and hallucinogenic experience, some of whom in turn become the target of sorcery rumors. These occult practices and interpretations can be seen, on the one hand, as forms of resilience adopted by Shipibo shamans in order to cope with and benefit from the current context of transition to capitalism, which is increasingly present within the communities, and, on the other hand, as manifestations of frustration and anxiety about the recuperation of local shamanism by global culture, symptomatic of the traditionally ambiguous links between gringos and Native Amazonians.

La aparición del “turismo chamánico” en algunas aldeas y zonas urbanas shipibo-konibo ha provocado un incremento de las prácticas brujeras vernáculas, ahora integradas en el nuevo contexto sociológico de la comercialización del chamanismo vegetalismo local. Este clima provoca ataques de brujería tanto a los chamanes rivales como a los turistas que buscan una experiencia chamánica y alucinógena, algunos de los cuales se convierten a su vez en objeto de rumores de brujería. Estas prácticas e interpretaciones ocultas son tanto formas de resiliencia construidas por los chamanes shipibo para afrontar y beneficiarse del actual contexto de transición al capitalismo, cada vez más presente en las comunidades, como manifestaciones de frustración y ansiedad ante la recuperación del chamanismo local por parte de la cultura global, sintomática de los vínculos tradicionalmente ambiguos entre kirinkos (extranjeros) e indígenas.

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