30 novembre 2014
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0300-953X
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1760-7256
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Bruno Saura, « L’humanité en gestation : figures polynésiennes d’une autochtonie inachevée », Journal de la société des océanistes, ID : 10.4000/jso.7150
Les mythes polynésiens d’apparition des premiers humains offrent une grande part à la terre : matière dont ils sont faits, ou lieu de leur émergence. Certains tâtonnements jalonnent néanmoins le cheminement de cette naissance. Cette étude porte sur des mythes de la Polynésie orientale relatifs à des êtres inachevés, restés comme en gestation dans le ventre de la terre. S’ils se distinguent de mythes de la Polynésie occidentale voyant des humains primordiaux issus de vers, eux-mêmes nés d’une plante, tous posent une continuité fondamentale entre la terre, les végétaux et les premiers humains. Une même idée implicite les unit, celle de la souplesse, de l’informe, analysée par Claude Lévi-Strauss dans La potière jalouse. Une autre caractéristique des êtres chtoniens de la Polynésie de l’Est a trait aux difficultés de leurs femmes à enfanter. Se heurtant à la question de la reproduction du Même ou de l’Autre, l’autochtonie première apparaît donc comme synonyme d’origine mais aussi d’archaïsme.