7 mars 2018
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0765-0590
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2264-1459
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Cécile Corbel-Morana, « L’imaginaire utopique dans la Comédie ancienne, entre eutopie et dystopie (l’exemple des Oiseaux d’Aristophane) », Kentron, ID : 10.4000/kentron.1330
Cet article se propose d’étudier le fonctionnement du dispositif utopique dans les Oiseaux d’Aristophane. La pièce met en oeuvre certains motifs formels caractéristiques de l’imaginaire utopique (voyage vers des peuples lointains, restauration d’un âge d’or perdu, monde à l’envers) ; elle est aussi traversée par des problématiques contemporaines (progrès vs primitivisme, théories sophistiques sur la nature et la loi) qui donnent à l’utopie son contenu et son sens. À cet égard, Aristophane subvertit les codes de l’utopie en mettant en scène une utopie ambivalente, oscillant entre eutopie et dystopie ; l’ironie du poète se manifeste aussi dans le retour de la réalité athénienne honnie au sein de Coucouville-les-Nuées. Ce reflet d’Athènes permet alors à l’utopie comique d’exercer ses fonctions : qu’il s’agisse de révéler une crise de la cité réelle ou de réaffirmer en négatif un idéal politique, l’utopie comique participe à sa manière au débat d’idées sur l’aristè politeia et invite les spectateurs à situer Athènes par rapport à ce modèle.