16 mars 2018
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Sébastien Montanari, « Utopie et religion chez Évhémère », Kentron, ID : 10.4000/kentron.1612
Situé dans les confins de l’Arabie heureuse, l’archipel de Panchaïe, qu’Évhémère décrivait dans son Inscription sacrée et dont il prétendait être le découvreur, se caractérise par la diversité de sa faune et de sa flore, par sa richesse, sa fertilité et sa beauté extraordinaires, ainsi que par sa proximité avec le divin. L’objectif de cette étude est de définir quel rôle pouvait jouer la description de ce monde imaginaire dans un ouvrage qui avait avant tout pour but de relater l’histoire des grands dieux de la Grèce, dépeints comme des humains divinisés. Bien que la Panchaïe porte les traits de l’imaginaire utopique, il ne semble pas qu’il faille la considérer comme une utopie au sens propre, mais comme un monde très ancien, un temps oublié par le reste des hommes. La société panchaïenne tout entière semble vouée à la conservation et à la transmission de la mémoire d’un passé divin oublié, dont les principaux épisodes sont gravés sur la stèle du sanctuaire de Zeus. La prétendue redécouverte de la Panchaïe par Évhémère légitimait la lecture historicisée des mythes qui faisait suite dans son ouvrage.