7 février 2014
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André Motte, « Qu’entendait-on par prophètès dans la Grèce ancienne ? », Kernos, ID : 10.4000/kernos.2192
L’enquête, qui a porté sur tous les emplois du mot prophètès et des termes apparentés dans la littérature et dans les inscriptions, des origines à la fin du IVe s. av. J.-C., fait apparaître plusieurs types de personnages ainsi nommés, les plus souvent représentés étant les prophètes attachés aux sanctuaires oraculaires. Mais il est aussi des personnages appelés prophètes qui procèdent à l’accomplissement de teletai, des poètes qui se donnent à eux-mêmes ce titre et, désigné ainsi dans un unique emploi, le philosophe Socrate. Il sera question enfin de prophètes de second rang, mais participant à ce qu’on peut appeler la « chaîne prophétique »; c’est le cas notamment des exégètes d’oracles écrits dont Aristophane donne un bel exemple. Il s’avère que le mot prophètès s’applique de préférence à des personnages censés bénéficier d’une intervention intérieure de la divinité. Peut-être l’usage de ce vocabulaire, qui n’apparaît pas avant le Ve siècle, a-t-il répondu à un besoin de marquer cette distinction, par rapport à mantis qui s’applique quant à lui à toute espèce de mantique et dont l’emploi, depuis Homère, est beaucoup plus commun.