12 juin 2022
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Julio Premat, « Los posibles del pasado. Notas sobre la ficción en la historia literaria. », Cuadernos LIRICO, ID : 10.4000/lirico.12140
L'histoire littéraire ne fait pas que raconter ce qui s'est passé, car elle évoque aussi, de manière souterraine, de possibles non survenus et délimite un corpus irréel: des livres non écrits, des œuvres perdues, et par conséquence des hiérarchies relativisées, des influences perturbées, des chronologies altérées. De nombreux écrivains, à commencer par Jorge Luis Borges dans le monde hispanophone, ont repris cet effet souterrain, en développant des fictions sur des auteurs et des livres possibles mais inexistants. Ces versions contrefactuelles de ce qui s'est passé, que certains courants historiographiques revendiquent, ont un effet de mise à distance, et donc d'écart critique, face aux héritages. L'article tente de décrire le phénomène, marginal mais suggestif, en s'interrogeant sur la possibilité de revitaliser un passé mort afin d'en faire une force créative, une transmission irrévérencieuse et une promesse d'avenir.