26 janvier 2023
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Christophe Gelly, « Esthétique de la trace dans No Country for Old Men (Ethan et Joel Coen, 2007) », Revue LISA / LISA e-journal, ID : 10.4000/lisa.15044
L’intrigue du roman de Cormac McCarthy s’organise autour d’une suite de lectures d’indices liées aux traces laissés par les personnages, criminels ou forces de l’ordre. Ces traces sont cependant le plus souvent illisibles ou renvoient à un sens non défini. Le film des frères Coen adapte cette problématique qui dans le roman se concentre sur le brouillage de l’interprétation des indices à travers une transposition iconique et sonore spécifique, notamment par l’utilisation des gros plans et des travellings en raccord regard qui indiquent une lecture des indices toujours vouée à l’échec. Une première analyse de la figuration de la trace dans le film examinera la place des traces physiques et matérielles des victimes et des coupables, et le système herméneutique dans lequel elles s’inscrivent. Dans un second temps, nous verrons que ce système ne désigne pas seulement une rupture dans l’approche du réel, c’est-à-dire sur un plan diégétique, mais qu’il influence l’ensemble de l’énonciation filmique, et particulièrement le montage. C’est ainsi la cohérence même de l’inscription de la diégèse dans un récit qui se voit troublée.