9 décembre 2009
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1762-6153
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Corinne Lhermitte, « Adaptation as Rewriting: Evolution of a Concept », Revue LISA / LISA e-journal, ID : 10.4000/lisa.2897
Cet article retrace l’évolution du genre « adaptation » à partir du Moyen âge jusqu’au XXIe siècle et met en lumière des corrélations intéressantes entre les processus de traduction et d’adaptation. Jusqu’au XVIIIe siècle, l’adaptation était considérée comme un sous-genre de la traduction, souvent utilisé par les traducteurs et écrivains pour mettre en valeur leur créativité et affiner leur talent littéraire. L’adaptation était vue comme un moyen d’enrichir la littérature. Or, de nos jours, la terminologie employée par certains critiques ressemble trop souvent au jargon utilisé dans un tribunal. Des termes tels que violation, viol, tromperie, infidélité, trahison, tricherie, duperie, vol, sont fréquemment usités pour décrire les adaptations littéraires au lieu de mettre l’accent sur leurs contributions artistiques. Etant donné que les traductions et adaptations suggèrent l’existence de textes primaires, elles sont rarement examinées pour leurs propres mérites esthétiques mais opposées aux « œuvres originales sacrées.» Il en résulte que l’adaptation et la traduction sont souvent considérées comme des formes de création inférieures et n’échappent pas à ce que Barbara Folkart nomme « l’effet d’entropie » ou lente dégradation d’une œuvre originale et, en conséquence, sont rarement évaluées en termes de créativité et d’originalité. Cet article explore les raisons à l’origine de l’évolution des mentalités et souligne l’importance de la rupture épistémologique qui a eu lieu au XVIIIe siècle, modifiant à jamais notre conception de l’adaptation littéraire.